Le paradoxe

Les violons de Bach en écho

J’aime du soir le silence

La voix du stylo qui s’élance

Et l’arôme du café chaud

La mer de la tranquillité

Les soirs où je suis dans la lune

Quand Pierrot me prête sa plume

Que ma main se laisse guider

J’aime la danse du lampion

Qui anime ma solitude

Qui calme les inquiétudes

Et fait monter l’inspiration

J’aime la lampe de chevet

Qui m’emmitoufle de la lumière

De Vigneault ou d’Apollinaire

Quand ils me livrent leurs secrets

J’aime parfois me retrouver

Aller à ma propre rencontre

Aller parfois même à l’encontre

De cette vie en société

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Oui mais voilà le paradoxe

Du silence vient parfois l’ennui

Et j’entends alors dans la nuit

Une rengaine de juke-box

“Are you lonesome tonight”

Et ma paix comme l’eau du lac

Que vient transpercer le caillou

Est perturbée par ce remous

Qui crée la vague et son ressac

Quel est la valeur d’un poème

Vaut-il une vie d’esseulé

Vaut-il une vie sans aimer

Vaut-il au moins l’amour qu’il sème

Si le poète n’était qu’un cœur

Extrader de son propre corps

Pour servir un amour plus fort

Dont il aurait traduit l’ardeur

Est-ce un prix de consolation

La deuxième marche du podium

Une faculté donnée à l’homme

Qui aurait raté sa chanson

Eh oui voilà le paradoxe

Du silence vient parfois l’ennui

Et j’entends alors dans la nuit

Une rengaine de juke-box

« All by myself »

Publié par

Le poète insoumis

Gilles St-Onge : Né à Montréal en 1964. Poète autodidacte. Il tient le blogue « Le poète insoumis » sur lequel il propose une poésie à la fois engagée, intimiste et critique.

3 réflexions au sujet de “Le paradoxe”

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