À mes maîtresses

Merci à toutes mes maîtresses

Celles d’avant celles d’après

Celles qui aiment ou qui professent

Au présent comme à l’imparfait

 

Aux toutes premières femmes de craies

Maîtresses du grand tableau noir

Qui sans le savoir étanchaient

La soif d’épancher mes histoires

 

Merci à celles qui s’amusaient

Aux portes de l’adolescence

Des pauvres vers qui bafouillaient

La bouche trop pleine de confidences

 

À celles qui n’ont jamais lu

Les mots que je gardais pour moi

À l’âge des silences entendus

Des doux baisers qui vont de soi

 

À toi celle qui n’a pas ri

Quand je tricotais des chansons

De mes refrains jamais finis

Des couplets faits de prétentions

 

Même à celles qui n’ont rien dit

Quand je ne pouvais que me taire

Quand les alexandrins ternis

S’effaçaient dans une vie amère

 

À la belle passante passée

Un jour où Cupidon s’en fout

Au défi qu’elle m’avait lancé

Faire un poème de nous

 

À la maîtresse de demain

Qui sera ma dernière muse

Pour qui je ferai des quatrains

Tant que la tombe me refuse

 

Gilles St-Onge

(et à Françoise Andersen, cette merveilleuse maîtresse qui me corrige, moi l’incorrigible insoumis )

Publié par

Le poète insoumis

Gilles St-Onge : Né à Montréal en 1964. Poète autodidacte. Il tient le blogue « Le poète insoumis » sur lequel il propose une poésie à la fois engagée, intimiste et critique.

3 réflexions au sujet de “À mes maîtresses”

  1. À la maîtresse de demain
    Qui sera ma dernière muse
    Pour qui je ferai des quatrains
    Tant que la tombe me refuse.

    Magnifique ! Que serait les poètes et poétesses sans leurs Muses et mentors rééls ou imaginaires dites-moi ?

    Aimé par 1 personne

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