(À Jean Narrache)
À tou’és matin le café noir
La boîte à lunch
L’char qui part pas en r’tard a shop
Le punch
Les jokes faciles toujours les mêmes
Le boss
Les journées longues l’bruit des machines
Tu toffes
Facture d’hydro de téléphone
Le câble
Autour du cou ou d’la ceinture
Tu chiales
Le gaz pis la bière sont trop chers
Les criss d’impôts
Tu peux crever tu vas attendre
Din z’hopitaux
L’salaire trop bas toujours trop bas
Pis la pension
Plus tu travailles moins y t’en reste
Pour ta boisson
J’me fends en deux, j’me fends en quatre
J’me fends en huit
Reste jamais rien ça sert à rien
Ça va trop vite
Fait toujours frett’ dans mon log’ment
Le proprio
S’en sacre ben le cul dans l’sabl’
Y’est ben au chaud
J’mange du spaghatt au jus d’tomate
Un soir sur deux
Au prix d’la viande « j’végétarise »
On fait c’qu’on peut
J’ai pas d’école j’tais trop tannant
Pour la maîtresse
Moé pis l’grand Bob on aimait mieux
«Tchèker » les fesses
D’la belle Carole ou ben des autres
Pour comparer
Mon seul diplôm’ ç’a été son
Premier baiser
On s’est mariés à grande église
Devant l’curé
On s’est marié faut pas qu’on l’dise
Ben obligés
Tu pars dans vie avec une claque
Pis une bottine
Tu « bouêtte » un boutte pis un matin
La vie t’piétine
Me v’là tout seul les enfants viennent
Pas souvent m’voir
Sont occupés pis sont ben tannés
D’mes histoires
J’ai faite c’que j’peux, faite de mon mieux
Sans jamais m’plaindre
Mais la p’tite flamme a quand même fini
Par s’éteindre
Gilles St-Onge