Si les pleurs nourrissent la prose
Des Nelligan de grand chemin
Au théâtre du quotidien
Les drames sont des ecchymoses
C’est un travers de tragédiens
De croire que le cœur s’enclose
Dans une éternité morose
À chaque travers du destin
Certes l’amour nous expose
Les flans grand ouverts aux chagrins
Vulnérable comme Berlin
En proie à sa propre névrose
Il se compose se décompose
La vie suit son propre chemin
Et ce qui nous semble la fin
Précède la métamorphose
Entre temps l’âme se repose
Se rétablit des heurts anciens
Ouvre sournoisement le chemin
De la prochaine apothéose
Quand la nuit nègre se sclérose
Que l’aube renaît du fusain
Un jour la rosée du matin
Ruisselle sur ses lèvres roses
Gilles St-Onge