J’entends mes os craquer comme un chêne en hiver
Et sous mes pas pesants cette terre gelée
J’entends mes ans craquer sous les peines d’hier
Souvenirs soupesant les froides giboulées
*
Car mon soleil faiblit au soir où je m’allonge
Les jours ont rétréci à m’en glacer le sang
Sourde sourde saison entends-tu que je plonge
Dans le bassin glacé de nos rêves d’avant ?
*
Les chaudes illusions ont brûlé tout leur bois
Et ne crépitent plus en mon cœur rabougri
Il ne me reste plus de ces feux d’autrefois
Qu’une braise tiède et quelques cheveux gris
*
Mais la lugubre dame sans visage est sans cœur
Soit elle est trop pressée soit elle s’éternise
Puisqu’elle vient vers moi dans toute sa lenteur
Il me faut vivre encore avant que j’agonise
*
Je me ferai pommier à la fin de l’automne
Abandonnant ses fruits aux profits des enfants
Eux qui n’entendent pas l’horloge qui résonne
Et qui ne savent rien de ce qui les attend
*
©Gilles St-Onge
Ce poème décrit si bien comment il est difficile de vieillir, bientôt une autre chandelle sur le gâteau 😢😢😢
Difficile l’automne de la vie Quand la magie disparaît de ta vie C’est déjà vieillir un peu C’est déjà être mort un peu Quand la musique ne te fait plus danser C’est déjà vieillir un peu C’est déjà être mort un peu Quand l’amour ne te fait plus rêver Quand t’a donné ton dernier baiser C’est déjà vieillir un peu C’est déjà être mort un peu Quand tes rêves s’envolent en fumée Quand tes passions une à une te quittent C’est s’éteindre à petit feu Plus de bois pour allumer le feu Difficile de faire le deuil de soi Même si on ne s’aime pas tant que cela Bon Dieu la mort il faut la vivre Et c’est justement cela qui est le pire
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Très beau texte
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Merci
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Gilles, l’esprit clair et universel, simple et vrai comme un bon point de la vie, qui me confond d’émotions et de palpitations quand il parle de nostalgie des jours anciens, et de la mort matoise, patiente, qui se dessine au corps, dans ce « vieillir » épuisant qui s’effiloche, puisque ces brèches de lui (Gilles) qu’il offre, sont les nôtres. J’adore ses essences verbales. Elles sont essentielles. La poétique est un langage universel.
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