Fausse joie

Au centre-ville un faux sapin

Succédané de conifère

Menteur tel l’avril en hiver

Pervers comme un geste malsain

Un glaive transperçant le ciel

Laid comme une fracture ouverte

D’un monde qui court à sa perte

Haut comme la tour de Babel

Trop éclairé tuant la lune

Et les étoiles et la lumière

Et les amours ordinaires

Et les yeux d’une belle brune

Un arbre qui n’a pas d’écorce

Où pouvoir y graver nos noms

Pour parler en cette saison

Un simple cœur n’a pas la force

Au centre-ville près du sapin

Un amoureux qui se languit

Un malheureux un sans abri

Une fillette qui tend la main

Et des passants qui se bousculent

Le cœur comptable et dirigé

Le cœur fermé trop occupé

Les bras chargés de ridicule

Publié par

Le poète insoumis

Gilles St-Onge : Né à Montréal en 1964. Poète autodidacte. Il tient le blogue « Le poète insoumis » sur lequel il propose une poésie à la fois engagée, intimiste et critique.

2 réflexions au sujet de “Fausse joie”

  1. J ‘adore ce poème mon bel ami il dit exactement dans des mots qui font écho les sentiments ce que je ressens quand je me promène dans les rues d’une belle ville trop décorée et des gens qui dans leur course passent près du sapin sans rien y voir ils sont aveuglés par la parade des boîtes enrubannés ils auraient pu s’’ils s y étaient juste un instant arrêter vivre l esprit véritable de la fête voir la naissance d’une étincelle dans le fond de l œil de cet amoureux , du sans abri et de ta fillette
    Merci

    Aimé par 1 personne

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