On les voit dans les favelas
Les bidonvilles d’Haïti
De Kaboul ou de Bagrami
Partout où la misère est là
On les voit dans les grandes villes
Dans toutes les rues tous les quartiers
Dans les banlieues mal avisées
Où la malchance défile
Ils promettent le paradis
La rédemption la délivrance
S’attaquant autant à l’enfance
Aux malheureux qu’aux démunis
Ils offrent du rêve en prière
Sous des dieux de différents noms
Endoctrinant par leurs sermons
Et par la crainte de l’enfer
Ils prônent la résignation
La sujétion et la piété
La pénitence la cécité
Et l’imploration du pardon
Ils prétendent à la vérité
Pour que grandisse leur troupeau
Ils sont des loups pour les agneaux
Soumis à leur autorité
D’autres offrent du rêve en poison
Pour tous les goûts à tous les prix
Leur arrachant jusqu’à leur vie
Au bout d’une terrible addiction
Et leur parlent de liberté
De facilité de plaisir
De lendemains sans avenir
D’une jouissance instantanée
Aucune différence au fond
« Pushers » de dieux ou bien de drogues
D’héroïne ou de décalogue
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