Déjà depuis des lunes
Dans le soir où j’avance
Où j’avale en silence
Des miettes d’amertume
Je fouille mon errance
Comme d’autres l’infortune
Des chemins de fortune
Qui couraient dans l’enfance
D’un nulle part certain
Émanent les fumées
Des longues cheminées
Des usines de rien
Qui savent fabriquer
Les rêves anodins
Qui meublent le destin
Des travailleurs usés
Les ouvriers de nuit
Aux larges mains serviles
Façonnent l’inutile
Sans mystère et sans bruit
La rumeur de la ville
Chuchotée dans l’ennui
Parle des asservis
De grève pour avril
En vain depuis des lunes
J’ai cherché des consciences
Mais la maigre pitance
Étouffe les rancunes
Et toute résistance
Dans la misère commune
Le labeur nous consume
Et dicte l’existence
Et la question se pose
Faut-il vraiment la faire
Il y a tant de guerres
De puissants qui s’opposent
Vaudrait-il mieux se taire
Que vaut donc notre cause
La réponse s’impose
Il faut sauver la terre
On a toujours le choix
Que feras-tu demain
Te lever au matin
Et puis servir le roi
Ou bien lever la main
Demain dépend de toi
Demain dépend de moi
Demain n’est pas si loin