Un matin tiède sur Montréal
Tes mots résonnent dans ma poitrine
Lorsque s’éteint le Mont-Royal
Les néons meurent sur Sainte-Catherine
La nuit remballe ses étoiles
Le métro s’étire lentement
Avale ses premiers travailleurs
C’est l’heure où fane le ciment
La nuit efface ses couleurs
Quand le jour retire son voile
Et on s’affaire dans un café
Un serveur refait le décor
Pour faire croire aux habitués
Qu’au soir même le café s’endort
Et le ciel gris-bleu se dévoile
Le silence se perd dans les rues
Je n’entends presque plus tes mots
Un jour nouveau tombe des nues
Terne et pesant dans son caveau
La routine tisse sa toile
Les songes se sont évanouis
Les rêves d’orgueil se réveillent
La clameur étouffe les cris
Des âmes qui résistent au sommeil
La ville se lève de mauvais poil
Les mots que l’ont dit dans la nuit
Sont des papillons éphémères
Qui viennent se poser sur l’ennui
Le temps d’apaiser l’ordinaire
Au soleil ils lèvent les voiles
Le matin est un assassin