Le bruit du silence

Chopin ne joue plus assez fort

J’entends des voix dès mon réveil

J’entends des voix dans mon sommeil

Des hurlements quand je m’endors

Finie la folie de Mozart

Ne reste que son requiem

Ne reste que les chrysanthèmes

À la boutonnière des morts

Les canons des états-majors

Enterrent ceux de Pachelbel

Et les pleurs des violoncelles

Ne savent plus être d’accord

Molière ne rit plus assez fort

Pour me distraire des trop-puissants

Des criminels de leur argent

Des monstres qui n’ont jamais tort

Finis les amours de Ronsard

Les vers devenus vert de gris

Meurent sur le papier jauni

D’un recueil couleur corbillard

Et l’ivrogne au fond de son bar

Est moins assoiffé que la haine

Et le monde a mauvaise haleine

À la table des charognards

Louis ne chante pas assez fort

Pour noyer les cris de la foule

Il n’y a rien de « wonderful »

Quand la mer recrache des corps

C’est toujours les copains d’abord

Mais nous n’en faisons pas partie

Les fleurs aux canons des fusils

Se sont fanées dans le confort

Personne ne chante assez fort

Pour couvrir le bruit du silence

J’entends les voix de nos consciences

Nous dire qu’il faut se battre encore

Publié par

Le poète insoumis

Gilles St-Onge : Né à Montréal en 1964. Poète autodidacte. Il tient le blogue « Le poète insoumis » sur lequel il propose une poésie à la fois engagée, intimiste et critique.

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