Pourquoi écrire

Je parle de vous et de rien

Des riens surtout un peu de toi

Qui est ou qui n’existe pas

Qui est espoir ou déception

Qui réinvente mes saisons

Selon la couleur des chagrins

Parfois j’esquisse des visages

De gens que je n’ai jamais lus

De ceux que je ne connais plus

De celles que je saurai peut-être

De celles que j’ai vues disparaître

De celles qui ne furent que mirages

Je mords au venin sur papier

Trop révolté par la misère

Trop écœuré des milliardaires

Collectionneurs d’insignifiances

De ces junkies de la finance

Voleurs de vie des sacrifiés

Souvent mes mots sont inutiles

Et ne décorent que l’instant

Simple plaisir du moment

Quand je vois de leurs collisions

L’angle nouveau de l’émotion

Ressortir de mes vers futiles

Suis-je poète Je n’en sais rien

Qui suis-je pour avoir un titre

Ma main soumise à mon pupitre

Capte les voix d’âmes muettes

Trace d’invisibles silhouettes

Et la feuille devient parchemin.

Si vous me lisez c’est très bien

Sans pourtant être nécessaire

L’impression de ne pas me taire

Suffit déjà à ma conscience

Fantôme fidèle des silences

Qui terrorisent mon quotidien

La pluie des mots sur le papier

La peinture sur une toile

La mélodie qui se dévoile

La scène que nous joue cet acteur

Le coup de ciseau du sculpteur

Sont nos dernières libertés

Gilles St-Onge

Publié par

Le poète insoumis

Gilles St-Onge : Né à Montréal en 1964. Poète autodidacte. Il tient le blogue « Le poète insoumis » sur lequel il propose une poésie à la fois engagée, intimiste et critique.

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