J’ai le verbe mal amanché
Il se démanche de tous les angles
Cerné par des mots qui l’étranglent
J’ai le québécois magané
Ma langu’ d’érab’ perd sa saveur
On l’appelle « la langue de bois »
Le bain dans lequel on la noie
La délave de ses couleurs
Déjà on l’avait nettoyée
Épurée de ses différences
Héritées de la Nouvelle-France
Pour les touristes y’a le folklore
« Criss de câlisse de tabarnac »
Consacre en spectacle les sacres
Mais faut aller au fond des rangs
Pour entendre encore la parlure
Le ciment de notre culture
S’érode sous le vent du temps
Mais faut aller au fond des rangs
Pour entendre encore la parlure
Riche de quatre cents ans d’usure
Des mille visages de notre accent
Ils agonisent à petit feu
Les mots qui ne sont plus disables
Les tournures de phrases détestables
J’assiste muet à l’hécatombe
De cette nation sans mémoire
De la grandeur de son histoire
Qui donc se souviendra de nous
Quand nous cesserons d’avoir « frette »
Quand il n’y aura plus « d’icitte »
Quand la « slotche » deviendra gadoue
Le joual est une langue morte
Pour les fossoyeurs de racines
Changeurs de bécosses en bassines
Les charroyeurs de nos légendes
Se sont éteints autour du feu
Sans un dernier conte d’adieu
Il faut bien être de son temps
C’est une occupation louable
Celle d’être parmi nos semblables
Faut-il s’effacer pour autant
La parole me fait souffrir
De la voir suivre le courant
J’entends son souffle agonisant
Quand j’écoute mon peuple mourir
Gilles St-Onge
Trés belle inspiration, Poète Gilles St-Onge !
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Merci mais c’est une réalité que je préférerais ne pas connaître.
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Heille je l’adore celui-ci et je suis convaincue que de mon village de la beauce de mon d’enfance et ils l’aimeront tout autant , ainsi que ceux de mes parents qui vivent au Saguenay ou je suis née et de l’Abitibi ou j’ai vécu quelques années car mon père était un voyageur C’est ce q ui fait que dans ma bouche il y a un peu beaucoup de toute cette parlure qui remonte souvent
Merci
J’assiste muet à l’hécatombe
De cette nation sans mémoire
De la grandeur de son histoire
Qui donc se souviendra de nous
Quand nous cesserons d’avoir « frette »
Quand il n’y aura plus « d’icitte »
Quand la « slotche » deviendra gadoue
Merci a Françoise par qui ce matin je viens de découvrir ce bijou ♥️
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