Comme en vacances

J’irai flâner le long des quais

Errer longuement sur les plages

Regarder valser les marées

Et voir se noyer le rivage

*

J’irai pieds nus comme en vacances

Touriste éperdument perdu

Suivre des vagues la cadence

De cet incessant impromptu

*

J’irai voir quitter les bateaux

Chargés des rêves des pêcheurs

Comme jadis quand j’étais beau

Je partais à la pêche aux cœurs

*

J’irai rôder sur les falaises

Méditer devant l’estuaire

Vieillir troublé par le malaise

D’un fleuve qui meurt dans la mer

*

J’irai jusqu’au bout de la route

Comme on va au bout de sa vie

Faire le compte des déroutes

Maudire le temps qui s’enfuit

*

J’irai jusqu’au dernier village

Humer l’air salin de l’ailleurs

Et voir l’horizon sans ambages

Comme à l’heure de sa dernière heure

*

Et j’irai jusqu’au bout du monde

Et s’il le faut encore plus loin

Pour oublier une seconde

Toute l’ironie du destin

*

J’irai implorer la démence

Pour te chasser de mon esprit

Trop de toi dans trop de silence

Trop de brouillard dans cette nuit

*

J’irai où le voyage mène

Un vieux rafiot quitte la terre

Un vieux rafiot sans capitaine

Pour crier « une âme à la mer ! »

© Gilles St-Onge

Publié par

Le poète insoumis

Gilles St-Onge : Né à Montréal en 1964. Poète autodidacte. Il tient le blogue « Le poète insoumis » sur lequel il propose une poésie à la fois engagée, intimiste et critique.

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