Tu te trompais

Il avait dit « tout s’en va « 

Léo disait « avec le temps »

J’écoutais écoutais et pourtant

Et pourtant elle est toujours là

Pourquoi la question anodine 

Te souviens-tu de tes amours

Pourquoi la formule assassine 

Et de ton tout premier amour

Or les larmes fossilisées

Vestiges de nos préhistoires

Trônent au musée de nos déboires

En tristes reliques exposées

Sur les ruines des précédentes

S’élèvent les neuves cités

Tour à tour plus flamboyantes

Et promesses d’éternité

Mais la terre des âmes est d’argile

Sensible à l’instabilité

Les nouveaux temples sont fragiles

Sur leurs fondations fissurées

Quand la ville redevient désert

Que le vent souffle sur le passé

L’archéologue solitaire

Retourne au village oublié

Au premier embrasement du cœur

Premiers battements, pourrait-on dire

Au tocsin de la première heure

Qui retentit sans prévenir

Il retrouve les écritures

Une croix des lettres gravées

Cicatrices de vieilles blessures

Ignorées bien plus que soignées

Il avait dit « tout s’en va »

Léo disait « avec le temps »

J’écoutais écoutais et pourtant

Et pourtant elle est toujours là

Comme un vieux souvenir de guerre

Dans un cortège de regrets

On cherche toujours sa première

Léo Léo tu te trompais

Gilles St-Onge

Mars 2018

Publié par

Le poète insoumis

Gilles St-Onge : Né à Montréal en 1964. Poète autodidacte. Il tient le blogue « Le poète insoumis » sur lequel il propose une poésie à la fois engagée, intimiste et critique.

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