Variation sur les clichés et les rimes faciles

Je ne sais la couleur du temps

Encore moins la couleur de celle

Qui sera recommencement

Petit matin ère nouvelle

 

Je ne sais pas mais je sais bien

Qu’au moins pour le temps d’une rose

Elle sera parfaite en tout point

Je sais que c’est l’ordre des choses

 

Je ne suis qu’un bidon d’essence

Qui n’attend que son allumette

Pour rallumer l’adolescence

Que l’adulte a rendue muette

 

Pourtant je sais je sais trop bien

Que l’amour est une hirondelle

Qui comme le printemps va et vient

Laissant les automnes derrière elle

 

Contre la conscience du temps

Il n’y a que l’éternité

À chaque fois j’y crois vraiment

C’est la seule façon d’aimer

 

Et même si je suis certain

Que tout a sa propre échéance

Que toutes les histoires ont une fin

La vie la mort quelle importance

 

Ma pauvre tête a ses limites

Et pour elle une éternité

C’est jusqu’à ce que la vie me quitte

Le temps qu’il reste pour aimer

 

Toujours est toujours de rigueur

Quand on affirme son amour

La rime est si usée d’ailleurs

Qu’on ne s’en sert plus de nos jours

 

Mais comment dire ce que la langue

N’inventera jamais sûrement

Même celle des poètes est exsangue

Des mots qui parlent sincèrement

 

Je ne sais pas la couleur de celle

Qui comblera mes alentours

Sans prétendre que c’est éternel

Je sais que je l’aimerai toujours

 

Publié par

Le poète insoumis

Gilles St-Onge : Né à Montréal en 1964. Poète autodidacte. Il tient le blogue « Le poète insoumis » sur lequel il propose une poésie à la fois engagée, intimiste et critique.

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