Le ciel est indolent
Dans le matin d’automne
Épuisée par l’été
La feuille tourbillonne
Pressée de s’avachir
Comme les mots s’abandonnent
Sur un divan de Perse
Dans un désert aphone
Les trèfles sont blanchâtres
Dans l’herbe qui frimasse
Flaques d’eau en miroirs
S’endurcissent et se glacent
Les outardes insouciantes
Volent malgré la chasse
Pareilles à toutes ces vies
Celles que la mort pourchasse
La journée se fait vieille
Et se fait plus petite
Elle courbe le dos
Comme frappée de l’arthrite
Elle avance lentement
À quoi bon aller vite
Les minutes sont des heures
Quand le temps décrépite
La nature se tait
Ne reste que le vent
Portant la morne plainte
De l’hiver qui attend
Préparant l’embuscade
Qui chaque fois surprend
Sournoisement novembre
Prend l’uniforme blanc
Le gris est à l’honneur
Tel un grand cimetière
Avec ses pierres tombales
Qui sortent de la terre
En fleurs de chagrin
Porte-paroles des hiers
Qu’on voudrait oublier
De peur de se défaire
Inévitablement
Les automnes reviennent
Chacun porte les siens
Au travers de ses veines
C’est un amour brisé
L’usure quotidienne
Ou un ami qui part
Un frère qui quitte la scène
Et puis l’hiver arrive
Dieu que l’hiver est long
Gilles St-Onge
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Merci. Je t’invites à suivre ce blog. Il a déjà plus d’une vingtaine de poèmes et autant à venir en plus des nouveaux que j’écrirai.
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