Solitude de tôle
Armures qui se frôlent
Désert d’humanité
Dans la ville animée
C’est le béton qui danse
Au rythme des silences
Aux sons des portes closes
Aux serrures ecchymoses
L’homme a perdu le pas
Marchant vers le trépas
Le corps endimanché
Le cœur au mausolée
Chacun dans son caveau
Le suaire en lambeaux
Veille les insomnies
Des impassibles nuits
Les murmures étouffés
Criant de vérités
Sont couverts par le bruit
Du bonheur à crédit
On rêve en bande-annonce
Baise par coups d’semonces
L’amour vit un quart d’heure
On cautérise son cœur
Dans le vil animé
Le peuple est affairé
À joindre l’inutile
Au noir de ses faux-cils
À feindre la jouissance
Pour tromper l’insistance
Des vertus refoulées
Des désirs séquestrés
Dans les files animées
Les « fuyeurs » de clarté
Ivres d’obscurantisme
Vomissent leurs sophismes
Et les trottoirs sont sales
De pompeuses étoiles
Toutes ternes et filantes
Pareilles aux âmes errantes
Dans la ville aveuglée
La bête habituée
Aux grilles de son zoo
Est à l’abri de tout
À l’abri des regards
De ses regards hagards
Sur la face cachée
De sa réalité