Il me reste ma plume
Mes livres et ma guitare
Quand dans les soirs si tard
Mes rêves se consument
Je fais à l’amertume
Une chanson miroir
Une chanson plus noire
Que mon cœur de bitume
Parfois ce sont les mots
Plus rarement la musique
Qui traduisent les sanglots
Autrement pathétiques
Sur un accord de do
Un élan poétique
Sublime en romantique
Même la hache du bourreau
On en fait des poèmes
On en fait des complaintes
Chantant les chrysanthèmes
À nos amours éteintes
Pour se berner soi-même
On se soûle à l’absinthe
Des métaphores enceintes
De nos tristes blasphèmes
On se joue de la lyre
Comme d’autres la trompette
Pour ce son qui déchire
Les âmes déjà en miettes
Et pour ne pas se dire
L’ampleur de la défaite
On se prétend poète
On s’apprend à mentir
Gilles St-Onge