Si quelques fois la mort est belle
Comme un drap blanc sur les labours
Le soleil qui meurt dans le jour
Ou l’envolée de l’étincelle
.
Rien n’est plus laid que l’agonie
Que cette fleur coupée qui fane
Le marteau qui tombe et condamne
L’enfant à la peine de vie
.
Il en est ainsi de l’avril
Dans les grands jardins de béton
Quand s’éteint la morte saison
Le printemps même est sale en ville
.
Les grands espoirs se retiennent
D’être ce qu’ils devraient être
Sachant s’abstenir de promettre
La pâque suivant le carême
.
Sous l’herbe grise pourtant émergent
Ci et là des pousses de vie
Des marguerites ou des orties
Et tourne tourne le manège
***
On met son grand manteau d’hiver
Quand le froid vient nous mordre l’âme
Après avoir baissé les armes
On met tous son cœur en jachère
.
Et le temps nourrit de nos pleurs
Un terreau prêt à accueillir
Le regard qui nous fait frémir
D’un chardon ou bien d’une fleur
.
Chaque brindille est un mystère
Et l’écorché toujours frileux
Qui tangue entre craintes et vœux
Hésite à travailler la terre
.
Dis-moi Voltaire mon ami
Faut-il cultiver son jardin
Même au prix d’un futur chagrin
Tant de pépins gâchent les fruits
.
Les roses sont souvent si belles
Dans le parterre d’un nouveau jour
Est-ce folie est-ce bravoure
L’amour est une fleur cruelle
.
©Gilles St-Onge
La beauté de l’amour comme celle de la rose , contient la douceur les parfums les mystères les blessures et les épines.
C’est savoir cela mais prendre le risque d’ouvrir encore son coeur
Et aimer quand même
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