Des vraies bombes ! pas comme celles qui tombent sur un quelconque Pakistan, l’obscur Yémen ou la famélique Éthiopie. Pas des bombes islamistes de l’Afghanistan ou de la Syrie. Non ! Des vraies bombes capables de faire plus que deux minutes au journal télévisé. Des vraies de vraies, pas des roquettes de Palestiniens ou de Libanais achetées au rabais, au marché aux puces des producteurs de tueries. Des vraies bombes, flambant neuves, le nec plus ultra de la barbarie moderne.
Des vraies bombes qui font des vrais morts.
Pas des morts ordinaires, pas des « pertes civiles » pas des « morts chez les insurgés » ni des « victimes collatérales ». Nom monsieur, des morts presque pareils aux nôtres. Des morts tout roses, une femme enceinte et son bébé, des fillettes blondes aux yeux bleus, de bonnes vieilles grand-mamans et même -oh horreur ! – Des journalistes.
Le loup est entré dans la bergerie, comme le firent les loups dans Paris, dans une autre guerre. Le loup est entré et les bergers tergiversent. Ils palabrent, ils sous-pèsent ils « conciliabulent », ils «diplomatisent », ils parlementent… sans réponse.
Les bergers savent que le loup a de trop grandes dents et se questionnent sur son appétit. D’ordinaire, il suffit de lâcher un autre loup plus vorace que le premier et les moutons dorment en paix, mais pas cette fois. Cette fois, le monstre menace les bergers autant que les moutons. Cette fois, c’est autre chose.
Et des questions se posent !
Faut-il fléchir devant le tyran et si oui, jusqu’où ira-t-il ? Faut-il oui ou non faire cette troisième grande guerre ? Ou faut-il, parce qu’un salaud a le cul bien au chaud sur l’arme nucléaire, le laisser grignoter le monde à sa guise ?
Aujourd’hui chaque dirigeant d’un pays qui ne possède pas la bombe atomique comprend qu’il est seul et que personne ne viendra à sa défense si l’un ou l’autre des Poutine de ce monde décide de l’envahir. Depuis 20 jours maintenant, le monde entier comprend que la souveraineté n’existe plus. Aujourd’hui c’est l’Ukraine, demain ce sera Taïwan. Ce soir nous savons que désormais, toutes les guerres sont perdues d’avance.