Mes avoirs

Mes avoirs

J’ai

Pour cueillir ce matin

Une main fatiguée

Une autre mal-aimée

Deux bras à bout de souffle

Et un cœur en lambeaux

*

Une poignée de regrets

Qui sommeillent encore

Une poignée de remords

Ces deux mains qui s’essoufflent

À porter le flambeau

*

Un lot d’hier usé

Un encombrant bagage

Pour un trop court voyage

Et des mots qui m’étouffent

Lestés de ce fardeau

*

Des épaules trop frêles

Un dos de mendiant

Un ventre bedonnant

Trop de peurs qui me bouffent

Des litres de sanglots

                 ****

Et je me dis que

                 ****

J’ai

*

Un beau matin tout neuf

Pareil à ces matins

Qui ne piétinent rien

Un matin en pantoufle

Devant un café chaud

*

Un beau jour qui se lève

Rempli de jamais vu

Propice à l’imprévu

Comme un tout nouveau souffle

Caressant le roseau

*

Une petite brise

Qui m’effleure la peau

Un vent de renouveau

Que le soleil camoufle

Dans le chant d’un oiseau

*

Et du sang dans mes veines

Un cœur qui bat toujours

Un vieux rêve d’amour

L’espoir qui m’emmitoufle

Et qui me garde au chaud

© Gilles St-Onge