On est si seul au fond d’son verre
Au bout d’la ligne ou du mégot
Bouffé par les remords d’hier
Rongé par ses propres ragots
*
On est tout seul au fond d’sa bière
Au cimetière des assoiffés
À graver sur sa propre pierre
Ci-gît l’homme né condamné
*
On est souvent trop seul sur terre
Pour porter sa croix son fardeau
Ses peurs ses soifs et ses misères
Tout seul au fond de son tonneau
*
On est toujours seul en enfer
À boire sa vie jusqu’à la lie
À respirer du blanc désert
À gober du faux paradis
*
Toujours seul dans sa dépendance
Malgré la foule des faux amis
Malgré tout l’amour qu’on quémande
Tout seul jusqu’à son dernier cri
*
Ce cri qui crève cet enfer
Dans lequel on est emmuré
Est entendu de l’univers
Comme celui d’un nouveau-né
*
Et tu n’es plus tout seul au monde
Des mains se tendent par dizaines
Des mains hier encore immondes
Des mains des mains…
Comme la mienne
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©Gilles St-Onge
Très beau poème
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Quel que soit l’exutoire, on noie son mal être, son chagrin, son inconstance et on est seul à le décider. Une main et dix milles mains tendues ne sont rien si on a décidé de ne pas les attraper.
On est libre face à sa destinée. Toujours libre de rester enfermé dans son carcan, libre de choisir son chemin de liberté.
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Magnifiquement douloureux mais si empli de ma propre vérité. C’est si fort ton texte que je me vide de mon émotion salée. Merci Gilles. Merci. Donne moi ta main… Ami si loin mais si intérieurement proche…. Je te promène toujours dans ma chair, comme avant et m’imprègne de tes lueurs obscures. Comme des lucioles salvatrices quand tout est nuit..
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